
Auteur de plusieurs ouvrages critiques envers l’oligarchie et opposant notoire à la macronie, l’avocat Juan Branco est ciblé depuis 2021 par des plaintes pour « viol » ou « agression sexuelle ». Mais alors que l’instruction est achevée depuis mars 2024, le dossier ne contient toujours pas le réquisitoire définitif du parquet. Façon de faire perdurer un dossier peu convaincant au plan judiciaire, mais opportun politiquement ?
On l’aime ou on le déteste. A seulement 35 ans, l’avocat Juan Branco compte autant d’admirateurs que de contempteurs. Auteur de « Crépuscule », brûlot révolutionnaire téléchargé par des centaines de milliers de manifestants durant la révolte des gilets jaunes, il est l'ennemi juré de Gabriel Attal, avec qui il a partagé les bancs de l'École Alsacienne, un établissement privé laïc situé dans le très cossu VIème arrondissement de Paris. ll s'est par ailleurs illustré dans la défense de personnalités telles que Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, Jean-Luc Mélenchon chef de file des Insoumis, ou encore Piotr Pavlenski, artiste russe impliqué dans l'affaire Griveaux.
Branco traîne par ailleurs une réputation de garçon un peu trop "collant" en soirée. Fin 2021, après avoir passé une nuit avec une jeune fille qui l’avait contacté via les réseaux sociaux, il a été mis en examen pour "viol". Puis à nouveau en 2023, pour "viol"et "agression sexuelle" après que deux nouvelles personnes aient témoigné devant les enquêteurs.
Des accusations qu’il combat sur les réseaux sociaux avec l’énergie du désespoir, criant au « Kompromat ». Quitte à faire fuiter illégalement des pièces du dossier, au point de s'être vu infliger par le conseil de l’ordre du barreau de Paris une suspension d’activité de 3 ans (27 mois sursis et 9 ferme) pour violation du secret de l’instruction. Il a fait appel.
Sollicitées via leur avocate dans le cadre d'un projet de documentaire, ses accusatrices n’ont pour l'instant pas donné suite aux demandes d’interview de Off investigation. Condamné d’office par le tribunal médiatique qui s’est assis sur la présomption d’innocence, Branco risque aujourd’hui la cour d’assises.
Avis de fin d'information
Après près de trois ans d’enquête, la magistrate en charge de son dossier, Nadia Zaid, a mis fin à son instruction le 15 mars 2024, rendant ce qu’on appelle un « avis de fin d’information ». La suite est régie par le code de procédure pénale : le parquet a alors trois mois pour rendre un réquisitoire qui peut soit proposer de renvoyer le mis en examen devant un tribunal, soit proposer un « non lieu » (quand l’infraction n’est pas assez caractérisée). Charge ensuite à la juge d’instruction de décider la suite qu’elle donne au dossier.