Attal offre le couvert pour faire revenir les adhérents

Gabriel Attal au Salon de l’agriculture le 25 février 2025 | photographie d’illustration Dimitar Dilkoff/AFP

Le parti « Renaissance » a vu son nombre d’adhérents fondre au fil des années. À l’approche du « grand meeting » du 6 avril, sa direction multiplie les promesses et les cadeaux. Pour inciter les adhérents à recruter en amont de cet événement, un « bonus exceptionnel » est promis aux grands gagnants : « un dîner exclusif » avec Gabriel Attal…

Ce n’est pas un secret, « Renaissance », ex-En Marche puis La République en marche (LREM), fondé par Emmanuel Macron lors de sa première campagne en 2017, a du mal à endiguer la chute de ses adhérents. Leur nombre a encore baissé depuis la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le président de la République, contre l’avis de son propre camp. Les macronistes doivent aussi digérer d’être écartés des responsabilités gouvernementales, avec des exécutifs à droite toute incarnés par Michel Barnier puis par François Bayrou, signe d’un pouvoir en pleine décomposition avant les prochaines élections présidentielles, en 2027.

Cadeaux collectors, parrainages et « dîner exclusif »

Pour raviver la flamme, le parti, désormais contrôlé par Gabriel Attal, mise tout sur un « grand meeting » prévu le 6 avril à la Cité du cinéma, en Seine-Saint-Denis. Des adhérents ont eu la surprise de se voir promettre des « cadeaux » par un mail qui leur a été envoyé puis relayé sur les boucles internes. Avec des techniques qui fleurent bon les réunions Tupperware. Les équipes de com’ de la rue du Rocher, le siège du parti, ont mis au point un système de « parrainage » pour faire revenir les militants qui ont déserté.

Capture d’écran d’une partie du mail envoyé aux adhérents du parti Renaissance.

Ceux qui auront réussi à parrainer « trois amis » auront la possibilité de gagner « un accueil exclusif au meeting », promet la direction du parti, qui précise tout de même qu’une sélection sera opérée « par tirage au sort ». Histoire d’éviter les bousculades ? En prime, les « 200 premiers parrains » se verront remettre un « cadeau vintage collector » dont la teneur n’est pas précisée. Quel suspens.

« Ils rament à fond pour recruter »

Une source interne de Renaissance

De quoi faire rêver les plus zélés ? Pas sûr, le siège du parti a envoyé un nouveau mail avec un nouveau présent pour inciter les adhérents à recruter, un « bonus exceptionnel », promet la direction, une rencontre avec le grand patron en personne. Pas avec Emmanuel Macron mais Gabriel Attal, avec à la clef « un dîner exclusif avant cet été », vante le texte envoyé. Documentaire commandé par les médias Bolloré à la gloire de « Gaby »recours aux services de la « papesse des influences », la sulfureuse Magali Berdah, et maintenant, un système de parrainages…

« Ils rament à fond pour recruter », ironise une source interne à Renaissance, qui se demande si la direction n’a pas eu « les yeux plus gros que le ventre » avec son « grand meeting » du 6 avril. D’autant que la Cité du cinéma, le lieu choisi pour l’évènement, propose une salle géante de 1700 m² permettant d’accueillir « 2 000 personnes en cocktail » et « 650 personnes en repas assis », selon le site de l’institution.

« Le plus gros meeting de l’histoire du parti »

Communiqué de Renaissance

La nouvelle direction du parti ambitionne d’en faire rien de moins que « le plus gros meeting de l’histoire d’En Marche et de Renaissance hors présidentielle » (Le Figaro, 11 février 2025). « Ce qui explique sans doute cet appel qui sonne un peu désespéré », assure notre source. Sollicitée, la députée Prisca Thévenot, porte-parole officielle du parti depuis le départ de son ancien camarade Loïc Signor, en décembre, n’a pas retourné notre appel.

Fort de quelque 35 000 adhérents revendiqués auprès du Figaro à l’été 2023, le parti ne comptait plus que 8 500 militants à jour de cotisation en octobre 2024, selon le journal de la famille Dassault. Loin de l’époque bénie où 450 000 sympathisants s’étaient inscrits en 2017 pour soutenir la campagne victorieuse d’Emmanuel Macron. Manifestement, il faudra plus que des « cadeaux » et un « dîner », même « exclusif », à Gabriel Attal pour faire revenir les adhérents.

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