Chez Nestlé, nourrir tue

Le groupe Nestlé est visé par plusieurs scandales sanitaires  | photographie FABRICE COFFRINI / AFP

Dans un livre glaçant – Ce que l’empire Nestlé vous cache (ed. Robert Laffont) – l’ancienne directrice à la sécurité alimentaire du groupe suisse, Yasmine Motarjemi, dévoile la gestion déshumanisée de très nombreux scandales sanitaires et le harcèlement continu de sa hiérarchie en réaction à ses alertes. En 2023, elle a remporté son procès après une procédure éprouvante.

C’est le récit d’une descente aux enfers d’une des plus hautes cadres de Nestlé, géant de l’agro-alimentaire aux 340 000 employés et dont les 2 000 marques peuplent nos vies : laits infantiles Guigoz et Nidal, eaux Perrier et Contrex, Knacki Herta, chocolat Nesquik ou café Nescafé, croquettes Purina, etc. Le témoignage de Yasmine Motarjemi, épaulée du journaliste d’investigation Bernard Nicolas, révèle au plus près la mécanique infernale d’un « empire » du capitalisme mondialisé, traitant ses consommateurs et ses employés comme des matières négligeables.

Des incidents « toutes les semaines »

Débauchée de l’OMS en 2000 pour son expertise reconnue, Yasmine Motarjemi va observer « toutes les semaines » des incidents en matière de sécurité alimentaire : des glaces contaminées au staphylocoque doré, des pots pour bébés pourris après une erreur de stérilisation, des laits infantiles contenant des débris de plastique, des résidus métalliques ou de la mélamine, un pigment habituellement utilisé dans les plastiques qu'on peut retrouver dans du lait en poudre ou une pâte à cookie, une substance cancérigène dans des croquettes, un antibiotique interdit dans du miel chinois, un défaut de fabrication de biscuits provoquant des étouffements, etc. La liste est interminable.

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