Qu’est-ce que Quentin Bataillon, le président de la très médiatisée commission d’enquête de l’Assemblée Nationale sur l’attribution des fréquences TNT, avait en tête en allant dans l’émission Touche Pas à Mon Poste ce mardi 3 avril ? Une commission encore en cours, une émission sanctionnée maintes fois par l’Arcom, un animateur, Cyril Hanouna, auditionné quinze jours plus tôt, tout annonçait un manquement à l’éthique et au devoir de neutralité pour le député macroniste.
Dès les premières secondes de l’émission phare de C8, Quentin Bataillon, sourire aux lèvres, accepte un cadeau de Cyril Hanouna. Le présent en question ? Un t-shirt tournant en dérision l’Assemblée Nationale. Puis il n’a fallu que sept petites minutes aux chroniqueurs du talk-show de C8 pour lancer Quentin Bataillon sur Yann Barthès, présentateur de Quotidien sur TMC, lui aussi auditionné récemment (à la demande du Rassemblement National) par la commission d’enquête. La concurrence entre Quotidien et TPMP, une longue guerre d’audience pour l’instant remportée par Yann Barthès (TMC). On imagine donc Cyril Hanouna se délecter lorsque son invité du jour dénigre Yann Barthès, au mépris de son impératif de neutralité : « Je crois que c’est la première fois que je me suis énervé […] parce qu’en fait il a eu une attitude assez arrogante dès le début. » Sur Quotidien, le mis en cause a réagi hier soir : « Nous n’avons pas l’habitude de régler nos comptes à l’antenne et nous ne le ferons pas. Mais je tiens simplement à dire au président de la commission qu’il a foutu en l’air une commission qui aurait pu apporter quelque chose au débat démocratique, qu’il a alimenté la machine à haine et pour un élu de la nation, c’est très grave. »
« Clownisation de la politique »
La prestation de Quentin Bataillon a été très critiquée sur X, d’autant plus qu’il s’est fait inviter dans une émission déjà abonnée aux séquences scandaleuses. « Un président d'une commission d'enquête sur la TNT qui vend sa déontologie à Bolloré. Abaissement du Parlement, clownisation de la politique. Quentin Bataillon est la honte de l’Assemblée nationale. » tweetait Ian Brossat, sénateur PCF de Paris.