Jean-Baptiste Rivoire
L’agression du député Louis boyard par Cyril Hanouna jeudi sur C8 après que ce dernier ait osé évoquer les business africains de Vincent Bolloré a fait éclater au grand jour une gigantesque hypocrisie du PAF. Depuis des années, nombre de journalistes et de stars de télé tentent d’escamoter le fait qu’en matière de ligne éditoriale, ils dépendent étroitement de leurs puissants actionnaires (une domestication des journalistes qui anesthésie aussi France Télévisions). L'affaire Boyard, qui n'a donné lieu à aucune réaction notable de l'exécutif, remet en lumière la complaisance des Macronistes à l’égard de la poignée de milliardaires qui contrôlent 95% des marques d’information privées en France.
Invité sur C8 à évoquer la dérive de 250 migrants Africains en Méditerranée le 10 novembre dernier, le député LFI Louis Boyard a fait le lien avec la façon dont le groupe Bolloré s’enrichissait en Afrique, notamment par la déforestation.
Un éclairage insupportable pour Cyril Hanouna, qui lui a brutalement coupé la parole en le traitant « d’abruti », de « tocard » de « merde », et en lui intimant finalement de « fermer sa gueule » avant de l'expulser physiquement du plateau après avoir reconnu à propos de Vincent Bolloré : « je ne crache pas dans la main qui me nourrit ».
Disons le tout net: Cyril Hanouna s’est souvent incliné devant les volontés de son puissant actionnaire. Mais il a fait mieux : avec son associé, Yannick Bolloré et l’aide de Michèle Marchand, cette « papesse de la presse people » qui conseilla les Sarkozy avant de mettre son talent et son agence photo, Bestimage, au service des Macron, il a fréquemment mis les émissions de D8 (aujourd’hui C8) au service de politiques adoubés par Vincent Bolloré.