Promis depuis 2022 par Emmanuel Macron, mais repoussés à plusieurs reprises ces derniers mois, des « Etats généraux de l’information » ont été lancés le 3 octobre dans un contexte de très forte répression des journalistes. Ils sont cautionnés par Christophe Deloire, le directeur général de Reporters sans Frontières, réputé proche d'Emmanuel Macron.
24-ème sur 180. Voilà la position de la France sur le classement des libertés de la presse de Reporters Sans Frontières en 2023. Ce triste score s’explique par des atteintes de plus en plus récurrentes à l’indépendance des rédactions, et par le nombre de journalistes mis en gardes à vus ces dernières années. Dernière en date, Ariane Lavrilleux, journaliste d’investigation. Elle a été placée en garde à vue durant 39 heures le 19 septembre par la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) pour « compromission du secret de la défense nationale ». Elle avait révélé dans Disclose des crimes d’Etat commis en Egypte par le régime du général Al Sissi grâce à des informations fournis par des militaires français.
Voir aussi: La Presse Traquée
Un "comité de pilotage indépendant" nommé par... l'exécutif
C’est dans ce contexte de fronde de la profession qu’Emmanuel Macron a lancé le 3 octobre ses « Etats généraux de l’information ». Ils seront présidés par un comité de pilotage présenté comme « indépendant » mais dont les membres ont été nommés par l’exécutif. À sa tête, Bruno Lasserre, ancien vice-président du Conseil d’État. Le reste du casting est très institutionnel : Nathalie Collin (directrice générale adjointe du groupe La Poste), Camille François, chercheuse à Columbia University, Anne Perrot, inspectrice générale des finances et pour finir : Christophe Deloire, directeur de Reporters Sans Frontières (RSF).