Ce samedi, le “Comité du 9 mai“ rassemblait à Paris des centaines de militants d’extrême-droite dont beaucoup ont défilé masqués en toute illégalité. D’abord interdite par la préfecture, la manifestation annuelle a pu se tenir après une décision du tribunal administratif de Paris. En réponse, plusieurs syndicats et organisations ont installé un “village antifasciste“ place du Panthéon.
Boulevard du Montparnasse, 16h. Des jeunes aux visages masqués forment quatre colonnes qui s’étalent sur 200 mètres. Encadrés par un service d’ordre, ils marchent en rang pendant une heure en scandant « Europe ! Jeunesse ! Révolution ! » ou « Pour Sébastien et tous les camarades assassinés ? Présent ! ».
La manifestation, organisée par le “C9M” (Comité du 9 mai), rend hommage à Sébastien Deyzieu. Ce jeune militant de l’Oeuvre française, organisation pétainiste dissoute en 2013, est mort suite à une chute d'un immeuble parisien le 7 mai 1994. Pour rappel, la manifestation à laquelle il participait avait été interdite par la préfecture de police de Paris, entrainant de nombreuses arrestations. Après s'être introduit dans un immeuble de la rue des Chartreux, dans le 6ème arrondissement, pour échapper à son interpellation, Sébastien Deyzieu avait tenté de passer par la fenêtre entre le quatrième et le cinquième étage, avant de chuter mortellement, comme le rapportait Le Monde quelques jours après le drame.
“Sales racistes de merde“
Des passants et des riverains s’étonnent du défilé, certains s’indignent. Drapeaux et tatouages de croix celtiques, t-shirt “the white race“ ou du GUD, Groupe Union Défense, la violente organisation étudiante née en 1968, de nombreux signes affichent clairement les opinions nationalistes et xénophobes des manifestants. « Sales racistes de merde ! », « Bande de lâches, vous masquez vos visages » s’exclame une jeune fille (noire) révoltée par le spectacle glaçant. Son coup de gueule a depuis fait le buzz sur les réseaux sociaux.
Toutes les reines ne portent pas de couronne ! pic.twitter.com/N7hdZUxwMu
— Cerveaux non disponibles (@CerveauxNon) May 12, 2024
« Ne lui répondez pas », intiment certains des manifestants à leurs troupes. À plusieurs reprises, ils répondront aux "insultes" par des rires et des applaudissements. Cette jeune femme, dont la révolte a fait le tour des réseaux sociaux, va suivre le parcours jusqu’à son terme, comme pour ne pas laisser tranquille les consciences des néofascistes. À la fin du parcours, elle est éloignée de la manifestation par les forces de l’ordre.