Deux poids deux mesures à l’Assemblée
Le salut nazi moins grave qu’un drapeau palestinien ?

L'assemblée nationale
Le député LFI des Bouches du Rhône Sebastien Delogu brandit un drapeau palestinien à l'Assemblée nationale, à Paris, le 28 mai 2024 (Photo Miguel MEDINA / AFP)

La sanction dont a écopé le député LFI des Bouches du Rhône Sébastien Delogu après avoir brandi à l’Assemblée nationale un drapeau palestinien se révèle beaucoup plus sévère que le simple rappel à l'ordre qu'avait reçu, en 2022, un député macroniste qui avait exécuté un salut nazi…

Après avoir brandi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale un drapeau palestinien, le député insoumis des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu a écopé le 28 mai de la « peine maximale » pouvant être prononcée par le bureau compétent de la Chambre basse du parlement français : une privation pendant deux mois de la moitié de son indemnité parlementaire ainsi que l'interdiction pendant quinze jours de se rendre à l'Assemblée et de prendre part à ses travaux. Rapidement révélée par voie de presse, la sanction voulue par Yael-Braun-Pivet, la présidente macroniste de l'Assemblée nationale, a été immédiate après avoir été votée par « assis-debout », sans débat. Pour sa part, Sébastien Delogu a rapidement expliqué son geste par la volonté de «réveiller» le président de la République, qu'il appelle à cesser de vendre des armes à Israël, à reconnaître l'État de Palestine et à abroger les accords européens avec Israël.

Selon que vous serez de la majorité présidentielle, ou que vous ne le serez pas ?

Alors que la punition de ce parlementaire a rapidement suscité une avalanche de réactions sur les réseaux sociaux, de part et d’autre de l’échiquier politique, notons que l’Assemblée nationale s’était montrée plus clémente à l’endroit du député Rémy Rebeyrotte (Renaissance) qui, à l’été 2022, avait été sanctionné d'un simple "rappel à l'ordre" pour un comportement qui peut paraître plus choquant : avoir fait un salut nazi dans l'hémicycle. À l'époque, ce député macroniste affirmait viser un élu du RN qui, selon lui, aurait fait le même geste…
« Le rappel à l'ordre » est la première sanction prévue par le règlement de l'Assemblée nationale […], celui qui a été prononcé à l'encontre de Rémy Rebeyrotte n'est pas assorti d'une inscription au procès-verbal. Et contrairement aux autres peines disciplinaires possibles il n'entraîne pas de retenue sur l'indemnité parlementaire ou d'exclusion temporaire », avait à l’époque rapporté LCP.

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