Journalisme politique : un affranchi balance

Rachid Laireche et son livre

Journaliste politique à Libération pendant 8 ans, Rachid Laïreche est l’auteur de « Il n’y a que moi que ça choque ? » sorti le 7 septembre aux éditions Les Arènes. Un témoignage qui nous emporte dans ce qu’il appelle, la « bulle maléfique » du journalisme politique.

« On veut que tu sortes des clichés du gars de banlieue. Tu ne veux pas rejoindre le service culture ou le service politique ? Tu serais bien en politique. Ça te tente ? » C’est par cette simple proposition du directeur de la publication de Libération qu’en 2015, Rachid Laïreche rentra dans la « bulle », « par effraction », comme il aime le dire. Habitant de Montreuil, hôte d'accueil à Libé, embauché en tant que pigiste sportif pour ses remarques incisives au débauché, il était alors très loin de s’imaginer sous les dorures qu’il connaitra quelques années plus tard.

Pendant ses 8 ans en poste, le journaliste l’admet : il s’abreuve de petites anecdotes croustillantes, nourrit son égo par de grandes phrases, alimente un système dysfonctionnel entre journalistes flatteurs et politiques flattés. Pris dans l’euphorie de gravir les échelons sociaux, il réalisera la supercherie du métier quand une proche lui demandera : « Rachid, pour qui tu écris ? ». Le chemin pour trouver la réponse fût plein de désillusions, mais résulta d’une nouvelle ambition : se reconnecter au réel.

Dans son livre « Il n’y a que moi que ça choque ? » sorti le 7 septembre, Rachid Laïreche compile les moments marquants de sa carrière à Libé. Plein d’humour, il revient sur les moments culte de la vie politique de ces dernières années avec le regard fier de celui qui connait les « off ». Mais derrière l’apparente futilité « des chamailleries des ambitieux », nous découvrons aussi les « off » de l’auteur : ses questionnements, sa recherche de sens, ses joies, ses fiertés. Objectif : nous initier, en même temps que lui, à ce microcosme vu de son prisme.

L’égo d’en être 

Le livre s’ouvre sur sa première mission : le suivi du 49.3 de Manuel Valls pour faire passer la loi Macron en 2015. Loin de tous ses codes, il tâtonne mais parviens finalement avec fierté à publier ses premiers articles. Ça y est, il fait partie de la « bulle » et ça c’est carrément la « classe à Dallas ». Petit à petit, se révèlera en lui la passion de l’élite, mais surtout la passion « d’en être ». Ego renforcé par le lien privilégié qu’il entretient avec les élus.

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