« Libérons l’information des pouvoirs politiques, des médias de la haine, des milliardaires ». Tel est le mot d’ordre que se sont donnés une quarantaine de médias indépendants, ainsi que plusieurs syndicats de journalistes. L’objectif: contourner les très verrouillés « États généraux (présidentiels) de l’information » pour mettre sur la place publique les vrais travers des grands médias français, contrôlés en quasi-totalité par une poignée de milliardaires.
Début octobre, le Fonds pour une presse libre proposait de lancer des États généraux de la presse indépendante, en réponse à l’initiative présidentielle d’états généraux de l’information, qui suscitent désaccords et inquiétudes dans la profession.
À ce jour, une cinquantaine de médias et onze organisations (syndicats, collectifs, associations) ont décidé de participer à ces « autres » États généraux. Une grande réunion publique se tiendra le 30 novembre prochain à l’espace Reuilly (à Paris). Cet événement s’accompagnera de plusieurs événements en région (Lille, Lyon, Strasbourg, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Rouen). « Libérons l’information des pouvoirs politiques, des médias de la haine, des milliardaires » est le mot d’ordre de ces États généraux de la presse indépendante.
Plusieurs réunions préparatoires ont déjà eu lieu et des groupes de travail ont été constitués. Ces « autres » États généraux aboutiront rapidement (en quelques semaines) à un relevé de propositions de réformes qui sera porté devant le grand public, face au dispositif présidentiel mais aussi aux parlementaires. Beaucoup de propositions sont sur la table depuis des années ! Une dizaine, une quinzaine peut-être, font consensus dans la profession.
Nous traiterons ainsi des cinq thématiques suivantes :
- Propriété des médias (concentration, transparence des actionnaires et comptes financiers, droit d’agrément et de révocation responsables de rédaction, etc.)
- Droits des journalistes (secret des sources, confidentiel défense, secret des affaires, procédures-bâillon ; contournement de la loi de 1881)
- Réformes des aides publiques (conditionnalité des aides, rééquilibrage papier/numérique ; pbs des aides collectivités locales ; distribution numérique) ;
- Lutte contre la précarisation des journalistes (statut, rémunération, etc.) ;
- Plateformes (Gafam) et intelligence artificielle (droits voisins, régulation, chartes éthiques, etc.)
Cet événement est inédit : c’est toute la profession qui se mobilise pour l’indépendance de l’information. Au-delà de notre diversité, de nos désaccords, nous nous rassemblons ici pour dire aux citoyennes et citoyens que d’autres propositions éditoriales, que d’autres agendas informatifs existent.
Nous sommes chaque jour des millions de personnes à lire, regarder, écouter la presse indépendante. Ce sont ces voix que nous avons aujourd’hui tant besoin de faire entendre. Dans leur pluralisme et loin des commissions officielles.
Rendez-vous le 30 novembre à l’Espace Reuilly (Paris) pour ces États généraux de la presse indépendante. Ouverture des réservations à partir du 13 novembre, entrée gratuite.
Médias participants : Au Poste, Basta!, Reflets-info, Afrique XXI, AOC, Mediapart, La Déferlante, Premières Lignes, Off Investigation, Investigate Europe, Mediavivant, Grand-Format, Usul, Le Crestois, Le Mouais, Le Média, Rapports de force, Médiacités, Orient XXI, Les Jours, Disclose, Politis, We Report, Le Poulpe, Alternatives économiques, Le Courrier des Balkans, L’Arrière Cour, Chabe !, Le Chiffon, Blast, StreetPress, Terrestres, Reporterre, Rue89 Strasbourg, Rue89 Bordeaux, Rue89 Lyon, You Press, MarsActu, Alterpresse68.info, Lokko, Pays, Médianes, Arrêt sur images, Splann !, Ritimo, CQFD, Le Moment, Guyaweb.
Organisations, syndicats et associations participantes : Fonds pour une presse libre, SNJ, SNJ-CGT, Un Bout des Médias, Informer n’est pas un délit, Acrimed, Sherpa, Profession pigiste, Prenons la Une, association AJAR