Méthaniseur de Pau
Les gros sabots de François Bayrou

Maïlys Khider envoyée spéciale à Artigueloutan (Béarn)

Renvoyé devant le tribunal correctionnel avec dix responsables du Modem dans l’affaire des assistants parlementaires européens en tant que « décideur du système frauduleux », selon une ordonnance de renvoi consultée par Mediapart, François Bayrou, haut commissaire au plan d’Emmanuel Macron et président de la communauté d’agglomération Pau Pyrénnées a également des soucis dans sa région. Dans le village béarnais d’Artigueloutan, un projet de méthaniseur qu’il soutient activement est vivement contesté. Des riverains craignent l’artificialisation des sols et la pollution de leurs cours d’eau. Ils dénoncent des conflits d’intérêts et des arrangements avec la légalité.

Christine et Michel Lavigne Du Cadet vivent dans une agréable maison à Sendets, à une dizaine de kilomètres de Pau. De leur jardin, on aperçoit les Pyrénées. Alentour, le silence règne. Mais à un kilomètre, au beau milieu de champs de maïs et au carrefour de quatre paisibles villages – Sendets, Artigueloutan, Ousse et Andoins – une usine pourrait redessiner le paysage : un méthaniseur. 

Présidente de l’association « Citoyens anti-méthanisation industrielle Pau Est » (dite « Cami Pau Est »), Christine Lavigne Du cadet est farouchement opposée à ce projet de methaniseur géant – l’un des plus grands de France – surnommé « Methagri ». Depuis quelques années, elle mène une bataille pour alerter sur les dangers de la méthanisation, technique encore mal maîtrisée en France. « Notre histoire est l’illustration d’une volonté politique à l’échelle nationale. Ce qui se passe chez nous se déroule plus ou moins de la même manière partout en France. La méthanisation se fait à marche forcée dans tout l’hexagone avec des méthodes peu orthodoxes, au mépris des populations et de l’environnement », estime-t-elle. 

À Artigueloutan, le projet de méthaniseur inquiète d’autant plus ses opposants qu’il est activement soutenu par François Bayrou. Maire de Pau, Haut commissaire au plan d’Emmanuel Macron, l’homme fort du Béarn est aussi connu pour sa passion des chevaux. Eleveur de purs-sangs, proche de  Edouard de Rothschild, le président de France Galop, il suit d’autant plus près le projet de méthaniseur que celui ci se nourrit de déjections animales. Dont, potentiellement, les 11 000 tonnes de crotin générées chaque année par l’hippodrome de « sa » ville…

François Bayrou, à cheval, dans la région de Pau (Béarn) (photo DR)

Mais sur place, au moins 3 283 m2 de terres agricoles (la taille d’un hypermarché) pourraient être artificialisées pour implanter ce mastodonte destiné à méthaniser déchets agricoles et matières fécales d’animaux. En juin 2020, juste après le confinement, c’est de façon fortuite que les riverains découvrent le permis de construire du méthaniseur sur un panneau à l’entrée du terrain. Après son octroi le 12 mars 2020, un arrêté d’exploitation est publié le 23 octobre. Les porteurs de projet, un groupe de dix agriculteurs, expliquent avoir pour ambition de se débarrasser des odeurs de déjections de leurs animaux. « Nous avons un problème de nuisances olfactives. La méthanisation désodorise le lisier. Pour l’instant, on l’épand dans les cultures et ça pue. Nous mettrions dans le méthaniseur des effluents venant de porcs, moutons, vaches, canards et de chevaux. Cela amènerait des fertilisants et permettrait d’arrêter d’acheter des engrais chimiques », défend Jean Petit, éleveur de moutons à viande qui me reçoit dans sa maison d’Artigueloutan. Comme il l’expliquait déjà à Mediapart en 2021, il fait valoir que méthaniser des déjections animales permettrait aussi – comme alternative aux énergies fossiles – de produire du gaz naturel, équivalent à l’énergie nécessaire pour 3 500 foyers. 

Ces promesses ne rassurent pas ceux qui craignent de voir le béton envahir leur campagne, à l’instar de Bernard, qui réside à Artigueloutan depuis 1986, à 400 mètres du (potentiel) futur méthaniseur : « Je n’ai jamais été consulté… J’habite pourtant à proximité de la ferme de l’un des porteurs de projet. J’ai eu connaissance du projet Methagri grâce à un mot glissé dans ma boîte aux lettres par « Cami Pau Est » (les opposants au projet, ndlr). Je crains les odeurs, le bruit, la circulation que cela va créer. Quand bien même nous voudrions nous en aller car la situation ne nous convient plus, nous ne pourrions pas car les maisons vont devenir invendables et perdre de la valeur. Nous sommes captifs. En plus, on a bien vu l’explosion de l’usine AZF. Il pourrait y avoir une catastrophe ». 

Un cours d’eau en zone inondable requalifié en « fossé »

Pour mieux comprendre les appréhensions de certains riverains, il faut se rendre sur place. Après avoir emprunté des chemins ruraux où passent des randonneurs, s’ouvre un vaste champ de maïs sur lequel pourrait être implanté le bâtiment. Au milieu de cette zone humide, une large cicatrice ondule, où ruisselle de l’eau claire qui se jette plus loin dans l’Oussère, un affluent du Gave de Pau. 

Pour être autorisés à construire près de ce ruisseau, les initiateurs de Methagri ont dû s’armer de patience. Car en principe, la législation interdit de construire à moins de 35 mètres d’un cours d’eau. Mais en 2015, ils demandent que dans le secteur de 500 mètres ou il longe les parcelles du futur site Methagri (juste avant de se jeter dans l’Oussère), ce cours d’eau soit requalifié en « fossé ». Dans un document qu’ils avaient alorsadressé à la Direction départementale des Territoires et de la mer de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, leur demande de reclassement était justifiée ainsi : « curage du fossé pour entretien ». Dans la rubrique « informations sur l’écoulement », ils précisaient : « présence d’eau : seulement après une pluie ». 

Le cours d’eau requalifié en « fossé » aux abords de l’emplacement prévu du méthaniseur (photo Maïlys Khider)

Pourtant, le jour où je me trouve sur le site, il fait beau, plutôt sec, et de l’eau s’écoule bien dans le ruisseau contesté. En outre, sur des vidéos filmées par temps de pluie de 2020 à 2022, des torrents d’eau débordent, le ruisseau est rempli, et toute la zone est gorgée et inondée. « Où ira cette eau si le méthaniseur est installé ? Ce cours d’eau inonde régulièrement les terres qu’il traverse, site de l’usine inclus, ainsi que les zones urbanisées. L’artificialisation va aggraver le risque d’inondation sur la commune de Sendets », s’offusque Christine Lavigne Du Cadet. 

Le 10 décembre 2021, une habitante opposée au projet du méthaniseur film les inondations habituelles qui surviennent après de fortes pluies.

Le 19 juin 2017, la préfecture des Pyrénées atlantiques accepte pourtant de déclasser le cours d’eau en « fossé ». A l’origine de la demande? la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA). Pour « Cami Pau Est », cette décision qui a permis la validation du projet Methagri et aberrante, voire emprunte de conflits d’intérêts. « Au moment de la demande, Nicolas Bernatas, l’un des porteurs de Methagri, était président de canton FDSEA », pointe Christine. Son association a envoyé un courrier à la préfecture pour exprimer son incompréhension. Dans la réponse, la cheffe du service gestion et police de l’eau indique que « ces écoulements ont été retirés de la cartographie. Les travaux sur cet écoulement ne sont pas soumis à la procédure au titre de la législation sur l’eau ». 

Jean Petit, qui est  propriétaire du terrain ou passe le ruisseau, nie toute causalité entre la demande de déclassement du cours d’eau et le projet methagri. « La parcelle m’appartient. Ce fossé a été créé par mon père en 1977. Puis il a été recreusé des années plus tard ». Sur une carte du cadastre napoléonien, le tracé du cours d’eau apparaît pourtant bel et bien sous son apparence actuelle. Idem sur une photo aérienne datant de 1950. 

Du coup, en décembre dernier, une plainte pour « mise en danger d’autrui » et « écocide » a été déposée par l’association AC anticorruption devant le Pôle environnemental du tribunal judiciaire de Bayonne.

Zone Natura 2000 et rejets de gaz toxiques

La question environnementale ne s’arrête pas là. Le méthaniseur doit être bâti à la lisière d’une zone Natura 2000. Parties intégrantes de cette zone, le bois de Barrailh et son chemin pédagogique sont classés « zone naturelle loisirs ». Le panneau à l’entrée du bois informe le promeneur : « Ce bois constitue une zone refuge qui a toute son importance dans le maintien de nombreuses espèces animales ». Parmi ces espèces menacées, la grenouille agile, le milan noir, le martin pêcheur ou le pivert. « Le lieu est apprécié par les joggers, cyclistes, retraités, parents promenant leurs enfants en raison de son caractère tranquille, au milieu des champs, au bord de l’Ayguelongue », explique Mireille, une opposante liée à « Cami Pau Est ». En pleine nature, le méthaniseur pourrait « entraîner des rejets de gaz : ammoniac, sulfure d’hydrogène, et divers gaz toxiques ou polluants : CH4, CO, COV, SOx, NOx, HAP, NH3 et H2S, ajoute François Daviau, ingénieur, lui aussi membre de « Cami Pau Est ». Les gaz NH3 et H2S ont des odeurs fortes très désagréables voire irritantes pour beaucoup ».

Une plainte pour prise illégale d’intérêts classée sans suite

Pour atteindre leurs objectifs, les initiateurs de Methagri ont sollicité une aide auprès de la Communauté d’agglomération Pau-Béarn-Pyrénées (CAPBP), qui est présidée par François Bayrou. En novembre 2017, quelques mois après la reclassification du cours d’eau en fossé, son conseil communautaire « approuve le soutien financier de la Communauté d’agglomération Pau-Béarn-Pyrénées à l’association Methagri-Pau-Est, à hauteur de 15 000 €, pour son projet de méthanisation ». Parmi les élus ayant voté cette délibération, Michèle Laban-Winograd. Sœur de Jean Petit (lui-même conseiller municipal lors de cette mandature), elle est aussi la belle-mère de Régis Junca, frère d’Olivier Junca, un autre porteur de projet. Et l’amie de Georges Poublan, un ancien adjoint à la mairie d’Artigueloutan lui aussi initiateur de Methagri. Surtout : Michèle Laban-Winograd était mairesse d’Artigloutan quand un permis de construire avait été accordé au projet. Et elle est encore aujourd’hui adjointe à l’urbanisme. Interrogée en 2021 par Mediapart, elle assumait tout : « Le méthaniseur, vous savez, c’est mon projet. Dans un petit village, on est tous plus ou moins cousins ».

En 2020, quatre opposants ont néanmoins porté plainte au pénal pour « prise illégale d’intérêts ». « Celle qui était maire quand le permis de construire a été donné est ma sœur », reconnait aujourd’hui Jean Petit, qui ne se démonte par pour autant : « On peut accuser tout le monde de tout. Il y a eu une enquête de la gendarmerie. On a été se justifier. S’il y avait eu malversation, on se serait fait flinguer. Ils sont remontés aux délibérations du conseil municipal car j’en fais partie. Les opposants avaient accusé ma sœur car elle avait voté la subvention en tant que vice-présidente de l’agglomération ». La plainte a été classée sans suite.

Mais en 2021, methagri a mis en demeure les opposants d’indemniser le manque à gagner provoqué par leur recours : « Nous avons établi un estimatif de la perte annuelle de l’excédent net d’exploitation qui est de 297 031 euros. Compte tenu des délais de procédure qui peuvent aller de deux à cinq ans, nous vous mettons officiellement en demeure au titre de ce recours abusif de nous indemniser à hauteur de 5 années d’excédent brut d’exploitation que nous ne pourrons pas réaliser en raison du retard pris du fait de vos recours. La somme est de 297 031 x 5 = 1 485 155 euros ». Ils ont depuis fait machine arrière.

De petits arrangements sur la provenance des effluents 

Autre source d’inquiétude : les effluents qui doivent venir alimenter l’usine ne sont pas uniquement issus de terrains agricoles. Sur les 48 000 tonnes annuelles qui seront traitées, près de 11 000 viendront de l’hippodrome de Pau et de ses 600 chevaux, chers au cœur de François Bayrou. Or en principe, un méthaniseur ne peut traiter que des déchets venant d’un rayon de 10 km. Dans un document de présentation que Off investigation a pu consulter, Methagri écrit que l’hippodrome se situe « à 13 kilomètres » du site du méthaniseur. Après avoir emprunté la route de Bordeaux et le chemin de Bastard, j’arrive devant les grilles où se trouvent le fumier des chevaux. En activant plusieurs GPS, et en notant pour destination l’adresse de référence du site de Methagri, ils affichent 19 kilomètres. Tout comme celui du commissaire-enquêteur Michel Dabadie, qui a mené l’enquête publique.

Mi-2020, « Cami Pau Est » pointait cette irrégularité auprès de Françoise Coutant. Alors vice-présidente Climat et transition énergétique de la région Nouvelle-Aquitaine, celle-ci leur répondait le 8 septembre : « En tout état de cause, dans notre règlement d’intervention qui permet de statuer sur un projet, la distance des apports de matière est de 5 voire 10 km maximum donc si je lis bien votre mail, les apports de l’hippodrome ne rentrent pas dans ce cadre. À revoir donc ». 

Cami Pau Est estime que « SAS Methagri Pau Est a menti sur la distance, la ramenant à 13 kilomètres dans tout le dossier. Cela va amener de la circulation, et donc plus de pollution ». L’argument de la distance est « irréfutable », reconnaît Jean Petit. « Mais actuellement, le fumier de l’hippodrome est déjà transporté sous forme de compost. Les agriculteurs l’utilisent. Nous allons mettre des volumes plus importants que maintenant ».

« Un contrat sur mesure pour l’hippodrome de Pau »

Afin d’assurer la viabilité économique du projet methagri, la CAPBP a suggéré d’y inclure l’hippodrome. Dans une lettre adressée au commissaire-enquêteur le 30 juillet 2020, son président François Bayrou, lui-même éleveur de chevaux, exprimait « le soutien entier de la ville de Pau et de la Communauté d’agglomération Pau-Béarn-Pyrénées à ce projet (…) La CAPBP s’est impliquée aux côtés du porteur de projet (…) notamment en facilitant l’association avec la Société d’Encouragement des Pyrénées-Atlantiques pour l’intégration des fumiers du domaine de Sers », (le nom officiel de l’hippodrome, ndlr). 

Christine Lavigne Du Cadet estime que le projet methagri sert avant tout les intérêts économiques de l’hippodrome. « Pour construire sur un terrain agricole, il faut que l’installation soit nécessaire aux agriculteurs. Or les communes autour d’Artigueloutan disposent surtout de lisier porcin, aux capacités de méthanisation médiocres. Avec cette information, le projet aurait dû s’arrêter. Sauf que le domaine de Sers a des effluents bien plus méthanisants ».

Et de fait, Methagri a compté sur l’amour de François Bayrou pour les chevaux de course pour pousser son projet. « C’est un contrat sur mesure pour l’hippodrome de Pau, estime Christine Lavigne Du Cadet. Il lui permet de transférer l’intégralité de la plateforme de compost à Methagri et de vendre ses effluents équins, ce à quoi il faut ajouter les bénéfices que l’hippodrome percevra en tant qu’actionnaire de Methagri ».

Depuis plusieurs années,François Bayrou apporte un soutien sans faille à l’hippodrome de sa ville. Grâce au parrainage du défunt Jean-Luc Lagardère, il a été membre du comité France Galop (la société nationale organisatrice de courses équines). Après le premier confinement en 2020, c’est lui qui avait plaidé la cause des éleveurs auprès du président Macron pour la reprise des courses hippiques. 

Éleveur de chevaux dans le Béarn, François Bayrou est très attaché à l’hippodrome de Pau (photo DR)

Lorsqu’il s’agit de mettre la main à la poche (à coups d’argent public), François Bayrou est au rendez-vous. En 2019, lorsqu’il avait fallu rénover la piste en sable fibré de l’hippodrome – bien que sa gestion et son exploitation soient de la responsabilité de la société d’encouragement des Pyrénées-Atlantiques (SEPA) – il avait généreusement débloqué 3,7 millions d’euros d’argent public (issus de la taxe Myard sur les paris hippiques), comme l’écrivait le 23 janvier 2020 le site Gazon sport pro H24. Selon ce site, la Ville de Pau rembourserait en outre « l’annuité de l’emprunt souscrit par la SEPA ».

François Bayrou (centre) accompagné d’Edouard de Rothschild, président de France Galop (à gauche) et Jean-Louis Foursans-Bourdette, président de la SEPA (droite). (photo DR)

« Le biogaz produit des gaz à effet de serre ! »

Projet utile pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre et diversifier les activités agricoles ou danger environnemental ? Régulièrement brandis comme étendard de la transition énergétique, les méthaniseur sont en réalité encore mal maitrisés en France. À Artigueloutan, les riverains redoutent que Methagri ait un impact très négatif. Environnemental d’abord. Directeur de recherche émérite au CNRS, Gérard Fonty est spécialiste de l’écologie microbienne, et s’offusque d’entendre que la méthanisation produirait un gaz “vert”: « Il est tout sauf vert. Le biogaz est composé de méthane et de CO2. Dans le mélange, il y a à peu près 65% de méthane et 35% de CO2. Seul le méthane est valorisable, soit en l’injectant dans le réseau de gaz soit en le transformant en électricité. Le CO2, comme il faut l’épurer, est largué dans l’atmosphère. Le biogaz produit donc des gaz à effet de serre ! ». Un rapport sénatorial de 2021 le confirme : « la méthanisation induit des émissions de gaz à effet de serre ». Sans compter les accidents recensés par le ministère de la transition écologique, qui établit dans sa base ARIA que le développement de la méthanisation. « En France ces dernières années s’accompagne d’un constat d’une augmentation de l’accidentologie ». Des dangers environnementaux largement documentés par une enquête de Mediapart ces derniers mois

Impact social, ensuite. Jean Petit estime que l’usine n’aura aucune conséquence sur l’habitat : « On a regardé les prix de l’immobilier là où des méthaniseurs se sont installés. Le prix n’a pas bougé. Dans les six premiers mois, peut-être, mais ça repart à la hausse ». Pourtant, l’une des riveraines a fait évaluer son bien. Pour l’agence immobilière, « Il est à noter une situation nouvelle et préoccupante concernant la création d’une usine de méthanisation proche de chez vous (…) il peut être envisagé une baisse à hauteur de 30%. Les potentiels acquéreurs commençant déjà à poser des questions sur ce secteur. Sans être trop pessimiste, l’inquiétude monte, ce qui freine d’autant plus les ventes dans votre périmètre ». On ne saurait être plus clair.

Face à ces perspectives, les riverains ne désarment pas. En 2022, une nouvelle plainte au pénal a été déposée. En attendant la décision du tribunal, l’instruction d’une demande de subvention de 1,8 million d’euros réclamée par Methagri à la région Nouvelle-Aquitaine est suspendue, empêchant toute avancée du projet. Pour certains, c’est l’espoir d’empêcher François Bayrou de dégazer à tout crins, voire de freiner la poussée incontrôlée des méthaniseurs dans nos campagnes. Le Haut commissaire au plan d’Emmanuel Macron et maire de Pau, lui, n’a pas daigné répondre aux questions de Off Investigation. Mais à force d’avancer avec de gros sabots, il va peut-être devoir trouver un autre débouché pour les crottins des chevaux de son hippodrome. 

Maïlys Khider, envoyée spéciale à Artigueloutan (Béarn)

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