O. Annichini
Dans les années 1970 et 1980, pour éviter que ses jeunes amantes de 14 ou 15 ans ne tombent enceinte, Gabriel Matzneff leur faisait prescrire la pilule par des gynécologues. Parmi les médecins ayant fermé les yeux sur les amours pédophiles du célèbre écrivain, Michèle Barzach. En 1986, elle sera nommée ministre de la santé par Jacques Chirac, puis présidente de l'UNICEF France (le fonds des Nations-Unies pour l'enfance).
Dans « La Prunelle de mes yeux », tome consacré en 1987 à sa liaison avec Vanessa Springora, Gabriel Matzneff s'emporte contre le gynécologue qui suit sa petite protégée, un gynéco « qui l'a inquiétée, l'imbécile, en lui disant qu'il n'avait jamais vu une vierge aussi vierge, un hymen aussi solide, quelle aurait assurément très mal quand elle ferait l'amour, etc ». L'imbécile est donc un homme. Mais remontant les pages du journal intime de Matzneff, je découvre qu'auparavant, avant Vanessa, pour inspecter l'intimité de ses petites amoureuses, il s'adressait à une femme, qui en 1986 avait d'autres chats à fouetter, car nommée ... ministre. Fort de cette instruction je dresse immédiatement le procès-verbal.
Matzneff et Michèle Barzach
Tous ceux qui ont un jour salué intellectuellement ou serré physiquement la main de l’écrivain Matzneff sont aujourd’hui acculés à se dédouaner. Que ce soit dans le monde des arts et lettres, ou celui de la politique, l’heure des faux-culs a sonné. Il y a cependant un corps qui n’est pas touché. Le corps médical. Or, si on lit le journal intime du pestiféré, on constate qu’il a toujours pris soin de ses petites amies, de peur que le fruit de leurs amours n’accouche d’un bébé. Chargés de l’enquête sur les activités de Matzneff, les policiers de l’ OCRVP (Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes) seraient ainsi bien inspirés d’entendre une gynécologue renommée, à qui « M le maudit » a plusieurs fois confié ses petites protégées. Il s’agit de Michèle Barzach, celle-là même qui de mars 1986 à mai 1988 (sous la cohabitation Mitterrand-Chirac) sera ministre déléguée à la Santé et à la Famille, puis plus tard, de 2012 à 2015, présidente de l'UNICEF France. Une branche hexagonale du Fonds des nations unies pour l’enfance, placé sous l’égide de l’ONU et destiné à protéger nos chères têtes blondes.
La preuve ?
Dans « Elie et Phaeton » (journal 1970-1973), Matzneff, à la date du samedi 11 août 1973, rapporte que, la veille de son trente-septième anniversaire, se promenant au quartier Latin, il est tombé sur A., une belle Italienne qu'il a connue en 1965 à Monte-Carlo. Cette vieille connaissance, si on ose dire, est accompagnée d’une jolie adolescente de quinze ans, sa fille, Francesca. Une rencontre qui l'émeut et le trouble. Il est surtout ému et troublé par la gamine, qui lui a tapé dans l'oeil. Rapidement Matzneff fait de l’écolière sa petite maîtresse mais il redoute que Francesca tombe enceinte.
A la date du vendredi 9 novembre 1973, il écrit ainsi : « J’achète un truc à la pharmacie pour savoir si on attend un bébé ou non. Francesca sèche l’école, vient chez moi faire le test. Ouf ! c’est négatif. Toutefois, il faut que nous trouvions un gynécologue qui accepte de lui prescrire la pilule sans prévenir sa mère. Si nous tombons sur un médecin réac, hyper-catho, c’est fichu. »