Ancienne juge de l’application des peines aujourd’hui secrétaire générale du Syndicat de la magistrature, Nelly Bertrand critique sévèrement le “populisme pénal” d’Emmanuel Macron, la dégradation de la justice qui en découle et la volonté de museler les magistrats.
Maïlys Khider : Vous êtes à la Fête de l'Huma pour la première fois. Pourquoi ? Et quel est le programme?
Nelly Bertrand : En réalité, ce n’est pas vraiment la première fois qu'on est à la fête de l'Huma. Cela fait des années qu'on y vient, parce qu'on est invités à des tables rondes et donc on y participe activement. Cette année, le SAF, le syndicat des avocats de France, a pris l'initiative de prendre un stand à la Fête de l'Humanité, nous a proposé de le partager et on a accepté parce que c’est un partenaire important pour nous, avec lequel on travaille beaucoup. On a beaucoup de positionnements en commun sur un certain nombre de sujets liés à la justice.
« Ravis de pouvoir échanger »
Nelly Bertrand, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature
Pour nous, la fête de l'Humanité, c'est un évènement incontournable de rentrée qui regroupe beaucoup d'acteurs du monde militant, notamment des associations, des syndicats et également des partis politiques. On est ravis de pouvoir échanger avec tous ces acteurs et actrices qui viennent nous voir et qui participent même parfois à nos débats. On est également ravis de pouvoir échanger avec des personnes qui viennent à la Fête de l'Humanité pour pouvoir recueillir leur sentiment sur la justice, sur la manière dont elle est rendue et leur apporter des réponses les plus concrètes possible.
Maïlys Khider : Au programme, il y avait beaucoup de débats sur les violences policières, je crois ?
Nelly Bertrand : Oui, c'est ce qui a fait polémique. Comme si le fait que le Syndicat de la magistrature s'intéresse à la problématique des violences policières était une nouveauté. L'année qui vient de s’écouler, on a eu une répression accrue des mouvements sociaux, des violences policières évidemment, des dissolutions. C'est également de ça dont on voulait parler.
On parle aussi de la comparution immédiate, qui a énormément été utilisée cette année dans le sillage de cette répression accrue des mouvements sociaux, mais également de la justice des mineurs qui dysfonctionne et qui ne permet pas une protection effective des mineurs en danger.
Enfin, on a organisé un débat sur les projets de loi sur la justice qui sont actuellement en cours de discussion au Parlement. Ils ont été adoptés en première lecture et doivent, en octobre, passer devant la commission mixte paritaire pour être définitivement adoptése.