De plus en plus négligées, voire maltraitées par la sécurité sociale et le gouvernement, les infirmières et infirmiers libéraux manifestaient ce jeudi à Paris. Ils réclamment des revalorisations des actes, des trajets et une meilleure prise en compte de la pénibilité de leur métier.
« En trente ans, je n’ai jamais fait grève. Pour que je monte à Paris, alors que je déteste cette ville, c’est que je suis à bout ». Les mots de Sandrine, infirmière à Salon-de-Provence, reflètent le désarroi de milliers d’infirmières libérales. La profession a manifesté ce 4 avril partout en France. Revalorisation des actes, indemnités kilométriques, reconnaissance de la pénibilité : les demandes sont nombreuses. Reportage à Paris.
Le soleil se fraye un passage entre les nuages pour accompagner ce début de manifestation, place de la Bastille. « On est là pour essayer de protéger notre avenir professionnel » tonne Céline, infirmière dans l’Aveyron. Celle qui a eu des jeunes malades dans sa famille, a « toujours connu le soin ». Elle s’inquiète pour« la santé des français ».
John Pinte, président du Syndicat National des Infirmières et Infirmiers Libéraux (Snill), demande au ministère de la Santé d’ouvrir « des négociations avec l’assurance maladie pour négocier les tarifs ». Le plus urgent selon le syndicat.
Quinze ans sans revalorisation
Quinze ans. C’est le nombre d’années depuis lequel les actes des infirmières libérales n’ont pas été revalorisées. Pourtant, « l’inflation impacte réellement la profession » note John Pinte, sous le bruit des sifflets des manifestants. Les actes sont calculés avec un AMI (Acte Médico-Infirmier) de départ de 3,15 €. A cet AMI, s’ajoute un coefficient, qui dépend du soin. Pour une prise de sang, le coefficient est de 1,5.
Sur le prix du carburant, John Pinte reconnaît une légère avancée, « vingt-cinq centimes par déplacement accordés en début d’année ». Cependant, « ce n’est pas suffisant pour couvrir le déplacement ».