
Huile, beurre, lait et lait infantile, viande. Tous les jours, sans le savoir, on mange un dérivé du pétrole : l’hexane. Parce que l’industrie agroalimentaire l’a généralisé dans ses process. Un scandale absolu que révèle le journaliste Guillaume Coudray dans un livre d’utilité publique, « De l’essence dans nos assiettes. Enquête sur un secret bien huilé. » (ed. La Découverte).
L’omertà prendra-t-elle fin ? Omniprésent dans la chaîne alimentaire mais inconnu du grand public, l’hexane, sous-produit pétrolier, est aujourd’hui à l’origine d’un scandale sanitaire et industriel aux conséquences incalculables. Journaliste d’investigation indépendant, spécialiste des pratiques de ce secteur, Guillaume Coudray en retrace l’origine avec méthode, comme il l’avait fait en 2017 dans sa précédente enquête sur les nitrites présents dans la charcuterie industrielle.
Grâce à l’hexane, l’industrie agroalimentaire gagne plus d’argent
L’hexane est devenu un rouage essentiel de l’agro-industrie mondialisée d’après-guerre, sous l’influence écrasante des États-Unis, principalement pour l’extraction des huiles végétales. Pour résumer, le procédé consiste à plonger les graines d’oléagineux (colza, tournesol, soja), broyées et aplaties, dans un bain d’hexane pour dissoudre l’huile avant que le solvant ne s’évapore de ce mélange au terme de plusieurs étapes de raffinage. « En réalité, la récupération totale de l’hexane est impossible », souligne Guillaume Coudray, des résidus se retrouvant de toute façon dans les produits, malgré les efforts des fabricants pour faire croire le contraire.