
Via leurs chaines de télé et les titres de presse dont ils ont pris le contrôle, Vincent Bolloré, Bernard Arnault ou encore Rodolphe Saadé commandent régulièrement des sondages, puis les publient à grand renfort de publicité. Une façon de mettre sur orbite certains prétendants à l'Élysée, pour conditionner l'opinion publique dans la perspective de 2027 ? Enquête.
Le 29 mars 2025, le JDD, propriété de Vincent Bolloré, s’interroge : « Marine Le Pen aux portes du pouvoir ? » L’hebdo de droite explique que, selon un sondage commandé à l’Ifop, « la grille de l’Élysée n’a jamais paru aussi proche de s’ouvrir » à la patronne des députés RN. À la veille d'un procès où Marine Le Pen figure sur le banc des accusés, le JDD lui offre sa une, avec un sondage flatteur consacré aux intentions de vote des Français pour 2027. Et le journal de jouer la carte du suspense : « Vont-ils la rendre inéligible ? »

La mise en orbite des candidats du "système"
Tout en plaçant Marine Le Pen qui, « dans l’hypothèse la plus favorable », atteindrait un score de 37%, en tête des intentions de vote donc, ce sondage met également en avant d’autres figures politiques : Bruno Retailleau qui « s’impose comme l’outsider de droite surprise », Édouard Philippe « le mieux placé pour le second tour », Gabriel Attal qui « le talonne » ou encore Raphaël Glucksmann qui « bouscule les équilibres à gauche »… Autant de profils régulièrement mis en valeur dans les médias mainstream en général et particulièrement dans ceux de Bernard Arnault et Vincent Bolloré, comme nous l’expliquions déjà dans de précédents articles, ici ou encore là.
Ce faisant, deux ans avant le scrutin présidentiel, ce sondage commandé par le JDD contribue à familiariser l’opinion publique avec une poignée de prétendants au Palais. Et de fait, ses résultats sont rapidement repris au sein du paysage médiatique (Le Figaro, CNews, BFMTV, etc.)