« Sound of freedom », un petit film américain glorifiant le combat d’un agent fédéral contre des réseaux pédocriminels, cartonne au box office, après avoir été boudé par Hollywood. En France, il est accueilli fraîchement par des journaux comme Libération ou Le Monde, qui pointent le « complotisme » de certains défenseurs du film.
Mieux qu‘Indiana Jones ! Sorti dans les salles américaines les 4 juillet, « Sound of freedom », un petit thriller américain sur les trafics d’enfants réalisé par Alexandro Monteverde et promu par Angel Studios (un distributeur conservateur né dans l’Utah en 2021), cartonne au box office. Boudé par Hollywood (Disney, notamment, a refusé de le distribuer), mais promu par un bouche à oreille des réseaux trumpistes, le film a généré en une seule journée près de 14 millions de dollars de recettes (quasiment le prix qu’il a coûté), et 96 millions depuis sa sortie aux Etats-Unis, le 4 juillet.
Boudé par Hollywood, "Sound of freedom" cartonne au Box office américain (bande annonce)
L’inspirateur de « Sound of freedom », c‘est Tim Ballard. Agent fédéral américain, il avait été jusqu’à démissionner pour mieux infiltrer des réseaux de trafiquants d’enfants au Mexique ou en Colombie (en 2005, l'UNICEF estimait à deux millions le nombres d'enfants disparus dans le cadre de trafics criminels).
À l’écran, l'agent fédéral Tim Ballard est incarné par Jim Caviezel, un acteur américain à la foi exaltée qui avait joué Jésus dans La passion du Christ, film controversé de Mel Gibson. Avec de tels parrains, « Sound of freedom » est en train de devenir culte à l’extrême droite, des partisans de Donald Trump à Florian Philippot.
Deux millions d’enfants victimes de trafics (Unicef, 2005)
À l’image du mouvement complotiste américain QAnon, qui prétend que des élites organisent ou couvrent des trafics d’enfants, les militants anti-pédocriminalité triomphent. Comme Karl Zéro, engagé de longue date dans un combat contre l’exploitation sexuelle des enfants. Interviewé le 16 juillet, par André Bercoff (Sud Radio), l’ancien animateur de Canal + dénonçait l’ampleur du trafic d’enfants en ces termes : "Il y en a deux millions... ils sont maltraités, violentés et finissent souvent en dons d’organes ». (Évoqué par l’UNICEF, ce chiffre de deux millions d’enfants « victimes de trafics » date de 2005. Il est donc probablement supérieur Aujourd’hui).