Le mardi 3 octobre s’ouvrent les « États généraux de l’information ». Mais ces derniers mois, deux journalistes, Yoan Jäger-Sthul et Arianne Lavrilleux, ont été arrêtés et placés en garde à vue dans le cadre de procédures antiterroristes. En faisant traquer ainsi les sources des journalistes par ses services anti-terroristes, Emmanuel Macron engage la France dans une grave dérive totalitaire.
Le 15 novembre 2016, l’association Sherpa et onze anciens employés du cimentier français Lafarge portent plainte contre ce dernier pour « complicité de crimes contre l’humanité, financement d’entreprise terroriste et mise en danger délibérée d’autrui ». Les accusations se basent sur des échanges financiers qui auraient eu lieu en 2013 et 2014 entre le groupe terroriste Daech et le cimentier français, présent en Syrie. Si Lafarge est toujours dans le viseur de la justice française depuis cette plainte, il est également dans le viseur des écologistes.
Le 10 décembre 2022, 200 militants écologistes se rendent dans une cimenterie Lafarge à Bouc-Bel-Air (Bouches du Rhône), pour une action de protestation écologiste. Elle a pour but d’alerter sur l’importante pollution dont est responsable Lafarge. Depuis les années 1990, pour faire des économies d’énergie dans sa cimenterie, l’industriel y brûle 4 000 à 6 000 pneus par jour. Des combustibles polluants qui provoquent un dépassement du niveau de pollution autorisé par les normes européennes. Après cette action, une vidéo est publiée sur les réseaux sociaux. On y aperçoit des manifestants s’en prendre à un tuyau, à coups de marteau et taguer sur les murs de l’usine « Complice de Daech » et « Pollueur ». Aucune violence physique n’est néanmoins constatée. Le lendemain de cet incident, Lafarge porte plainte.
Dix heures de perquisition
Six mois plus tard, en juin 2023, trente personnes sont arrêtées. Parmi elles, le photoreporter Yoan Jäger-Sthul, un ancien musicien de jazz de 41 ans reconverti dans le photojournalisme. Le jour de l’action contre Lafarge, Yoan était présent pour prendre des photos. Elles ont été distribuées par Divergence image, l’agence de photojournalistes pour laquelle il travaille et publiée notamment dans Le Monde et Libération.