Jean-Baptiste Rivoire : Bonjour, Christophe, ton enquête sur les maternités vient de paraître sur Off Investigation, pourquoi nous avoir proposé cette thématique ?
Christophe Gattuso : En France, le nombre de maternités a drastiquement chuté ces dernières années. En 50 ans, elles ont été divisées par quatre. Il n'y a plus aujourd'hui en France que 460 maternités pour accueillir 700 à 800000 naissances par an. Donc les petites maternités ont progressivement été fermées au profit de structures un peu plus grosses, un peu plus spécialisées et donc, de fait, un petit peu plus éloignées au fil du temps d'une catégorie de populations qui devaient se déplacer davantage pour s'y rendre. Ça, c'est un premier point. C'est le phénomène d'éclatement et puis de réduction du nombre de maternités.
Mais il y a un second phénomène qui est beaucoup plus grave, c'est la pénurie d'effectifs dans ces structures. Le nombre de sages-femmes notamment, a fortement diminué puisqu'elles étaient 29 000 il y a cinq ans et qu’elles ne sont plus que 23 500 pour pouvoir encadrer les grossesses et les naissances aujourd’hui. Il y a un phénomène de perte d'attractivité pour ces professions autour de la naissance. On a appris en septembre que le nombre d'étudiantes sages-femmes en deuxième année était inférieur de 20 % aux effectifs attendus.
Jean-Baptiste Rivoire : Quelles sont les tâches que les sage-femmes faisaient traditionnellement dans l'accompagnement d'une maman et qu'elles ne peuvent plus forcément faire?