Dans son dernier livre l’Etat hors-la-loi (Paris, La Découverte, 2023), l’avocat Arié Alimi dénonce l’affaissement démocratique de la France. Un recul des droits et des libertés qui touche particulièrement les manifestants et les habitants des quartiers populaires. Pour ces populations, les illégalités d’Etat prennent la forme de violences policières.
Depuis quelques années, et notamment la révolte des gilets jaunes, l’avocat Arié Alimi est devenu une des incarnations du combat juridique contre l’État. Il a entre autres défendu la famille de Rémi Fraisse, décédé le 26 octobre 2014 à Sivens (Tarn) après avoir été touché par une grenade offensive lancée par un gendarme, celle de Cédric Chouviat, mort étouffé par des policiers à Paris le 3 janvier 2021, ou encore Geneviève Legay, manifestante pacifique chargée par des policiers à Nice, le 23 mars 2019.
Depuis ces graves bavures, Arié Alimi n’a de cesse de dénoncer une dérive autoritaire de l’exécutif, qui se traduit notamment par de graves violences policières d’autant plus préoccupantes qu’elles sont niées par les Macronistes et les médias mainstream qui les soutiennent.
Voir aussi : BFM, boite à flics ? les violences policières censurées sur la "première chaîne info de France"
Déni et impunité
Lors d’une soirée de discussion organisée autour de son livre, le 14 septembre à Paris, l’avocat est notamment revenu sur la nécessité de « parler de violences policières ». Une expression déniée par la plupart de nos responsables politiques à l’instar du chef de l’Etat qui déclarait par exemple au micro de BFMTV, le 30 janvier 2020 à Angoulême, « Je récuse le terme de violence policière, la violence est d'abord dans la société ». Selon Arié Alimi, ces violences des forces de l’ordre, bien réelles, se multiplient lorsque la légitimité de l’Etat est contestée, fragilisée.