
Officiellement pour promouvoir son autobiographie, Yaël Braun-Pivet fait la tournée des plateaux. Une aubaine pour se frayer un chemin dans la course à la prochaine présidentielle ? Privés ou publics, une bonne dizaine de médias adoubent la présidente de l'Assemblée nationale. Langue de bois et bienveillance surjouée à la clef.
Du 11 au 29 avril, ce sont les vacances parlementaires : les commissions permanentes et les examens en séance publique sont suspendus. Mais pas de congés pour Yaël Braun Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, quatrième personnage de l’Etat, qui en profite pour faire la tournée des médias. Libération, Le Figaro, Le Parisien, France Inter, France 5, mais aussi la presse régionale, Midi Libre, Ouest-France ou encore l’Est Républicain, le 15 avril lors d’une visite à Nancy… Le visage de la députée EPR (Ensemble pour la république, le parti macroniste, NDLR) des Yvelines s’affiche partout dans la presse française.
Le 17 avril au matin, elle participe à une interview croisée avec Elisabeth Badinter dans Le Point. Les deux femmes devisent sur les valeurs républicaines et le féminisme bien sûr, mais parlent aussi de politique. Un adoubement en bonne et due forme pour la présidente de l’Assemblée qui lui permet d’ajouter un patronage prestigieux à son actif : celui des Badinter, figures intellectuelles et politiques de la Ve république.
De quoi faire grincer des dents certains députés, y compris dans son propre camp. « Elle en profite pour vanter son bilan, sur les jardins ouverts au public ou des visites citoyennes alors que c’est un bordel sans nom dans l’hémicycle et en commissions. C’est lunaire », s'épanche un parlementaire Renaissance auprès de Off Investigation. L’Assemblée va en effet enchaîner l’examen de textes sensibles comme l’avenir des ZFE (zones à faibles émissions : dispositif visant à interdire, pour certains types de véhicules, l'accès à plusieurs agglomérations françaises) ou encore la fin de vie, lors de la reprise qui s'annonce difficile, fin avril.